[DOWNLOAD] "En attendant la mort" by Isabelle Rivervale # eBook PDF Kindle ePub Free
eBook details
- Title: En attendant la mort
- Author : Isabelle Rivervale
- Release Date : January 25, 2014
- Genre: Romance,Books,
- Pages : * pages
- Size : 74 KB
Description
Un groupe de médecins en blouses blanches est entré dans la chambre d’hôpital où ma mère dormait tranquillement.
Une jeune femme qui soignait ma mère a expliqué aux autres la situation d'une voix désespérée et très triste:
- Voilà . Ici nous avons une patiente avec un cancer avancé. Elle ne peut pas bouger les jambes, elle est incapable de manger à cause de son Å“sophage endommagé. Pour le moment elle suit un traitement de radiothérapie. Dans deux jours elle sera transportée à l’hôpital de soins palliatifs.
Ma mère a ouvert les yeux, a souri et a incliné la tête comme si elle acceptait tout ce qui avait été dit. Elle était d’accord avec ce verdict final.
Je savais qu’elle avait horreur de ces visites en groupes, de ces regards compatissants qui ne signifiaient qu’une chose: tu vas mourir bientôt et nous en sommes désolés.
Cependant, ce jour-là , elle était tranquille, plus tranquille que jamais, elle dormait. Le sommeil, qui fait tout oublier, l'avait envahi grâce aux anti-douleurs et aux tranquillisants. Peut-être n'avait-elle pas compris ce que les médecins lui disait, elle était encore somnolente, encore inconsciente, encore heureuse. Dormir était la seule solution de fuir ce désespoir.
Les blouses blanches sont sorties. Je suis restée seule avec ma mère. Elle m’a demandé de lui masser les pieds. Petit à petit, j’ai caressé doucement un pied, puis un autre, j’ai bougé ses orteils en avant et en arrière, j’ai fait quelques ronds autour de ses articulations. C’était son exercice quotidien. Exercice qu’elle ne pouvait plus faire elle-même. Pourtant, il était tellement important et nécessaire pour que ses jambes ne s’atrophient pas.
Il y avait peut-être un espoir, caché quelque part très profond, qu’elle puisse bouger ses jambes à nouveau. Il y avait peut-être un espoir que tout passerait et que tout irait mieux bientôt. Non, il n’y avait plus d’espoir. Aucun espoir. Le massage n’était qu’un moyen de la réconforter, de la consoler, de sentir un contact physique. Autrement on ne se touchait pas, sauf les baisers le matin et le soir. Trois bises à chaque fois. Avant, il n’y en avait que deux. Maintenant c’était plus grave, on était dans le passage vers le néant. Le néant de nous, le néant des baisers, le néant des contacts, le néant de tout.